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03/02/11

Blaise Cendrars, le pionnier du modernisme

Si Rimbaud fut fondateur et pilier de l’esprit de la poésie moderne, Cendrars, en plus d’en être un grand réformateur, il en fut également bâtisseur lors de l'élévation de celle-ci. D’un premier point de vue, on pourrait y voir le plus sublime, le plus accompli, le dernier des symbolistes. Cependant, Blaise Cendrars fut indiscutablement le pionnier capital du modernisme.

Cendrars a pris l’initiative d’écrire de la poésie contre le talent, contre la réception du premier niveau de compréhension textuelle, bien avant Pound. Cendrars a été le premier à introduire l’idée de dépersonnalisation tant au niveau du sujet poétique qu'au niveau de la variabilité sémantique de la première personne à l’intérieur de ses poèmes, le premier à l’accomplir même comme une présence relative exprimée non seulement dans les conséquences d’un sujet interactif ou non interactif qui n'oscille pas simplement entre individualité et universalité, entre conscience et vérité, comme dans les œuvres d’Eliot, mais aussi en dévoilant la relativité, la potentialité de ces quatre éléments. De plus, dans la poésie de Cendrars, ce n’est pas seulement le facteur personnel qui est transformé en universel et le temporel en diachronique, mais aussi l'universel est transformé  en personnel et le diachronique en temporel.

De même, alors que dans l’œuvre d’Eliot, l'idée de dépersonnalisation n’est pas si radicale puisqu'il s’agit d’une affirmation perçue à travers une nouvelle appartenance à un ensemble plus vaste, associée à la généralité des questions de la modernité exposées dans un monde nouveau, dans l’œuvre de Cendrars, la dépersonnalisation signifie un abandon de la personnalité et de l’identité, perçu à travers une nouvelle appartenance à une possibilité de néant.

                   

Yannis Livadas - Athènes 2004

 

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